mercredi 3 juin 2015

"Les problèmes de la France ne viennent pas d'ailleurs" François Bayrou

François Bayrou : "Les problèmes de la France... par franceinter
François Bayrou était ce matin l'invité de la matinale de France Inter. Chômage, congrès des républicains, réforme du collège, proximité avec Alain Juppé, le président du MoDem a répondu aux questions de Patrick Cohen et à celles des auditeurs.
Bonjour François Bayrou, président du MoDem, « Dem » comme démocrate mais est-ce que vous vous sentez républicain ?
Et vous Patrick Cohen ?
Mais et vous-même ?
Nous nous sentons tous républicains, et c’est pourquoi l’utilisation exclusive avec l’article défini, comme on dit en grammaire, « les républicains », a été pour un certain nombre une interrogation, mais cela est derrière nous.
Derrière ? Mais alors est-ce que vous avez reconnu la République à laquelle vous êtes attaché dans les discours de samedi au congrès de la Villette ?
Ce qui était frappant au congrès de la Villette, mais vous l’avez tous dit, les commentaires de presse ont précédé toute analyse, ce qui était frappant c’était les sifflets qui ont accueilli Alain Juppé et François Fillon parce qu’ils ne sont pas dans la ligne ou dans le soutien à Nicolas Sarkozy, et ce qui était frappant c’était l’extrême violence des propos, et l’un est lié avec l’autre.
Les mots utilisés sont des mots qui sont très violents, c’est pour mobiliser un certain électorat, mais pour autant, si l’on essaye de voir ce que sont les problèmes et les questions qui se posent à la France aujourd’hui, il me semble que ce climat ne va pas dans le sens d’apporter des réponses.
Extrême violence, y compris contre le gouvernement et le président de la République ?
Oui. C’est-à-dire que si l’on oublie les mots, la terrifiante médiocrité, ce sont des mots qui sont évidemment frappants, et que leurs auteurs pourraient voir revenir sur eux un jour  ou l’autre comme un boomerang. Mais ce n’est pas ça la vraie question. La vraie question est celle-ci : on a eu hier le chiffre du chômage, plus de 26 000 chômeurs supplémentaires, beaucoup plus encore si l’on compte toutes les catégories  à la fois les jeunes et les plus âgés, et quand on regarde dans le rétroviseur immédiat, on s’aperçoit qu’il y a 75 mois depuis 2008, que le chômage monte en France sans répit, sans trêve, sans cesse, et cela est la véritable question. Il est monté trois ans sous Nicolas Sarkozy de manière impressionnante et il monte encore sous François Hollande, ce qui fait que la double accusation croisée : un camp qui dit c’est la faute de l’autre, l’UMP qui dit mais c’est la faute de François Hollande et du gouvernement qui nous a mené dans cette situation, les autres disent c’est la faute du bilan, la vérité est qu’ils sont tous les deux pris dans la responsabilité de cet échec.
Vous les renvoyez dos à dos d’une certaine façon, François Bayrou ?
Si je pouvais, si nous avions un écran, je montrerai la courbe ininterrompue dans sa montée, c’est la même dynamique, hélas, pour le chômage, qui se traduit par, chaque jour ouvrable, plus de 1000 personnes politiques qui vont s’inscrire au chômage.
Et c’est la même politique ?
En tout cas c’est le même refus, ou le même retardement devant des décisions qu’il faudra prendre. Sur une ligne que j’affirme avec vous.  Cette ligne est celle-ci : les problèmes de la France ne viennent pas d’ailleurs. On nous a expliqué pendant des mois et des années que c’était la faute de l’Europe, de la globalisation…les problèmes de la France ne viennent pas d’ailleurs, le chômage baisse chez nos voisins, y compris chez ceux où on l’attend le moins. Et donc, de ce point de vue-là, nous avons notre responsabilité, ce n’est la faute de personne, si le système éducatif ne va pas bien en France, ce n’est la faute de personne, si la formation professionnelle ne va pas bien, ce n’est la faute de personne si l’entreprise ou l’entrepreneur se sent dans un climat d’insécurité, ce n’est la faute de personne si nos normes sociales sont illisibles et incompréhensibles, ça dépend uniquement de notre décision et de notre volonté commune.
Je reviens un instant sur le week-end passé, avec le congrès des Républicains à la Villette, parce que dans ce que vous avez appelé « l’agressivité, la violence », des propos, notamment j’imagine ceux de Nicolas Sarkozy, accusant le gouvernement de détruire le modèle républicain, j’y ai retrouvé vos propres mots, François Bayrou, ceux que vous utilisiez il y a quelques années, contre Nicolas Sarkozy, que vous accusiez déjà de détruire le modèle républicain, vous en avez fait un livre en 2009 « abus de pouvoir », avec les mêmes phrases.
Non. Je n’ai jamais utilisé, je crois, cette expression. J’ai fait un livre qui disait : Nicolas Sarkozy nous conduit à un modèle de société que je crois être mauvais.
Qui est : « l’abandon du modèle républicain, le culte de l’argent, le choix d’une société d’inégalités, le renoncement à ce qui faisait la force et l’originalité de la France dans le monde, jamais démocratie ne porta plus mal son nom, jamais République ne fut moins publique ». Et il y en a 260 pages de cette eau-là. Vous écririez cela aujourd’hui ?
Ce livre – qui a été beaucoup lu, par beaucoup de Français – disait exactement ce qu’était le diagnostic et l’avertissement sur ce qui allait se produire quelques années après. Vous y retrouverez les affaires, la dérive économique, les affaires que je décrivais une par une, celles qui sont maintenant devant les tribunaux ; vous y retrouverez le climat, l’ambiance, les mots qui sont utilisés, le choix de l’arbitraire, enfin toutes ces choses qui, je crois, ont conduit aux résultats de 2012. C’est cela la question.
Alain Juppé bataille pour que la primaire, qui désignera le candidat présidentiel à la fin de l’an prochain, soit la plus ouverte possible. Des primaires ouvertes au centre, répète Alain Juppé. Vous irez voter, François Bayrou ?
J’ai dit quelle était ma réserve personnelle, François Bayrou en tant que citoyen, sur ce mécanisme de désignation. Vous avez vu le climat du weekend dont nous parlions à l’instant : ma crainte c’est que la primaire soit ce climat au carré, au cube et peut-être beaucoup plus, c’est à dire que les passions flambent, les détestations s’animent et qu’au bout du compte on se retrouve avec un poids excessif donné à ceux qu’il y a dans la vie politique de plus agressif et de plus intolérant.
Même si le corps électoral est très large ? S’il atteint les 3 millions comme le souhaite Alain Juppé ?
Je pense qu’il peut atteindre ce chiffre, peut-être même le dépasser. Mais même si le corps électoral est plus large, vous voyez bien que vous donnez à ce que l’on appelle les noyaux durs un poids spécifique - comme diraient les physiciens – plus important dans un ensemble. Donc c’est ma crainte devant ce mécanisme-là. Alain Juppé l’a choisi, François Fillon l’a choisi aussi, des gens estimables et respectables et donc, de ce point de vue-là, je ne vais pas les critiquer. J’ai exprimé mon inquiétude, et moi, en tant que citoyen, non je n’irai pas voter sauf s’il y a un tremblement de terre d’ici 18 mois, tout peut arriver.
Tout peut arriver. La réforme du collège, François Bayrou, vous n’aviez pas de mots assez durs, vous avez appelé à une manifestation nationale, à une mobilisation pour faire reculer le gouvernement. Combat perdu ?
Pas du tout. Je pense que c’est comme cela, la vie médiatique est comme cela, on ne fait pas attention à ce qu’il se passe. Ce qu’il se passe, à mon avis, c’est une mobilisation, en tout cas un refus très large qui est exprimé par des personnalités du monde intellectuel, du monde des écrivains, du monde des professeurs, du monde politique, du monde des parents d’élèves. Vous avez vu ce qu’il s’est passé dans les fédérations de parents d’élèves – dans les 2 fédérations principales – s’est exprimé un refus de la réforme. Je lisais un chiffre, dans l’une d’entre elles, 85% des parents disent qu’ils ne veulent pas de cette réforme. Donc il y a une mobilisation qui est en train de se faire, j’espère, je pense que dans les prochains jours vous verrez des indices de cette mobilisation-là, il y a une grève le 11. Je pense exactement le contraire de la résignation.
Vous pensez que l’histoire n’est pas finie.
Je pense que la mobilisation est en train de se faire et qu’il est bon qu’elle s’accroisse parce que ce texte – qui est un texte de régression – je pense qu’il est bon que les Français disent qu’ils n’en veulent pas.
Il y a deux choses dans la contestation, il y a la réforme du collège proprement dite qui a fait l’objet de la publication d’un décret et d’un arrêté il y a quelques semaines. Et puis il y a la réforme des programmes, qui reste encore à écrire. Il y a eu une première mouture qui a fait l’objet de critiques, il y a une réunion aujourd’hui même à la Sorbonne en présence d’historiens sur les programmes d’histoire, les futurs programmes d’histoire avec parmi ceux qui prendront la parole des contestataires comme Pierre Nora. Qu’espérez-vous des futurs programmes ? Et notamment des programmes d’histoire, François Bayrou ?
Sur la réforme, j’espère qu’elle sera retirée et reconstruite. Sur les programmes, j’espère d’abord qu’ils ne seront plus écrits dans des jargons qui font honte au bon sens, honte à la compréhension qu’un enseignant doit avoir à l’égard des élèves.
Vous avez trouvé des jargons dans les programmes ? Je vous pose la question sérieusement.
Vous avez de l’humour, Patrick Cohen !
Non, parce qu’il y a eu des canards là-dessus et il y a eu des choses qui ont circulé qui étaient fausses.
J’en ai cité dans quelques articles notamment sur les programmes de français qui étaient assez drôles je dois dire, avec le choix pour l’enseignement au collège d’une démarche spiralaire. Et vous m’expliquerez, moi je ne peux pas parce que le temps où j’étais agrégé de lettres cela fait sans doute trop longtemps pour que je comprenne ce qui est écrit.
Donc le jargon à bannir.
Le jargon à bannir, et j’espère que, pour ce qui est de l’histoire, on donnera aux générations qui viennent des repères précis du point de vue du déroulement du temps, du déroulement chronologique, qu’elles sachent ou qu’elles aient en tête ce que chaque époque apporte, quels ont été les grands moments de ces époques-là et, pour l’instant, ce que j’ai lu des programmes d’histoire ne me paraît pas très juste. Je veux ajouter un mot, c’est que ces programmes sont écrits pour 3 années, ce qui fait que vous n’êtes pas du tout assuré - si votre enfant change d’établissement ou si votre établissement change de chef d’établissement - que vous aurez une démarche pédagogique continue au travers du temps. Il faut des objectifs en 5e, des objectifs en 4e, des objectifs en 3e qui soient suffisamment fixés pour que l’on soit assuré que les enfants vont faire le parcours pédagogique notamment en histoire mais pas seulement en histoire.
 « INTERACTIV »
« Bonjour. J’ai été pendant de très nombreuses années un militant UDF, et particulièrement un militant de François Bayrou. J’ai été très déçu au sortir de la campagne de 2007, par des prises de position qui étaient assez antagonistes. Aujourd’hui en voulant rester un homme du centre droit, en 2015, est-ce que je peux dire que François Bayrou est un homme du centre droit, et est-ce que en tant qu’électeur demain, puisque je vais être appelé aux urnes dans quelques mois, est-ce que je pourrais voter François Bayrou en étant un électeur de centre droit ? »
Je vais vous répondre avec la sincérité à laquelle vous appelez. Qu’est-ce que veut dire le mot centre ? Le mot centre que vous revendiquez. Il veut dire une chose précise : qu’on refuse que la vie politique soit entièrement découpée entre droite et gauche. Et donc l’idée qu’il faudrait que, une fois pour toutes, la famille du centre dise si elle est d’un bord ou d’un autre, cette idée est contradictoire avec l’idée même de centre. Ce que veut dire le mot centre, pour la démocratie française, ça veut dire que nous sommes pour le pluralisme, que nous considérons qu’il n’y a pas que deux réponses : l’une qui serait toute blanche, et l’autre qui serait toute noire. Et cet antagonisme, que vous me permettrez de qualifier de « stupide », nous a conduit exactement où nous en sommes. La croissance du chômage augmente de manière ininterrompue depuis 2008. Je vous signale au passage que 2008, c’est avant la crise. Cette croissance ininterrompue, au même rythme, elle a les mêmes causes, et les deux camps passent leur temps à dire que c’est de la faute de l’autre. Ma conviction à moi c’est qu’il faut bien un centre pour dire « mesdames et messieurs c’est notre faute collective, nationale, y compris des citoyens à tous ». Et les réponses que nous devront apporter elles devront dépasser ces frontières stupides pour trouver un soutien large. Et c’est pourquoi chaque fois qu’on me dit « monsieur de quel bord êtes-vous ? », je réponds « excusez-moi, je récuse les bords ». Je vais vous donner un exemple : vous voyez le drapeau tricolore français, il est bleu-blanc-rouge. Alors vous montrez le blanc et vous dites « monsieur : le blanc c’est plus près du rouge ou du bleu ? ». Vous dites excusez-moi mais c’est une couleur différente, il y a trois couleurs. Vous voyez ce que je veux dire, et donc cette assimilation à un centre, qui doit être forcément d’un bord ou de l’autre, est pour moi le contraire de la définition du centre. Je vous explique donc l’idée que le centre en tant que tel, doit avoir sa position à lui sur les problèmes du pays, et en écoutant le congrès des républicains ce week-end, vous aurez senti qu’il y a des différences d’approches assez nettes.
« Bonjour. Monsieur François Bayrou, en 2007, face à l’hégémonie de la droite vous avez eu un esprit de résistance, et je vous ai envoyé un poème sur cet esprit de résistance, auquel vous m’avez répondu gentiment. Vous avez confirmé cet esprit de résistance pour l’élection de 2012, pour appeler éventuellement à appeler pour François Hollande. Aujourd’hui il semblerait que vous avez changé. Vous vous êtes rapproché de Alain Juppé, est-ce qu’il vous a promis un poste de premier ministre, ou vous l’a-t-il proposé ? »
Réponse : ni de près ni de loin. Je ne forme pas mes jugements en fonction de promesses de carrière éventuelles. Si ça avait été le cas, il y a très longtemps que j’aurais fait d’autres choix que ceux que j’ai fait. J’ai fait, en effet, le choix de dire que Alain Juppé me paraissait pouvoir avoir un rôle dans la vie politique française parce que son attitude est plus rassembleuse. Et l’esprit de résistance que vous évoquez, il faut aussi l’avoir à l’égard du gouvernement d’aujourd’hui, dont je suis certain qu’il est, par bien des aspects, à côté de ce que l’intérêt national voudrait. On a parlé de la réforme du collège, c’est un point très important l’éducation nationale, et il y en a bien d’autres, notamment la question du travail et du chômage dont tous les mois montrent à quel point les choix qui ont été faits vont dans le mauvais sens.
Donc votre proximité avec Alain Juppé c’est une affaire de conviction ?
C’est uniquement une affaire de conviction.
Pour autant vous avez dit qu’à la primaire vous n’iriez pas voter pour lui ?
J’ai dit très clairement les choses, si un responsable politique comme moi participe, va voter à la primaire, ça veut dire une chose simple : il accepte le résultat de la primaire.
L’auditeur de tout à l’heure voulait savoir pour qui il devait voter. Est-ce que cet auditeur-là qui se sent de centre-droit selon vous il va aller voter pour Alain Juppé ou pas ?
J’imagine que c’est ce qu’il va faire, autrement ça n’a pas de sens bien sûr.
« Une image qui vient du canard enchaîné ce matin, Nicolas Sarkozy aurait dit devant des centristes de l’UDI : « de toutes façons, le bègue, je vais le crever », ça tourne beaucoup sur twitter ce matin. Une réaction Mr Bayrou ? »
C’est une phrase distinguée, élégante, marquée de finesse, et qui élève le niveau du débat politique français.
« Bonjour. Mr Bayrou nous parle toujours d’être à équidistance de la droite et de la gauche, or depuis les municipales, il fait des accords exclusifs avec l’UMP, et la contradiction est qu’il avait écrit un brûlot sur Sarkozy. Et maintenant il fait des accords avec l’UMP dont le numéro 1 est Nicolas Sarkozy. Donc je voudrais savoir comment il explique cette contradiction. »
Si vous aviez écoutez l’affirmation précédente, vous auriez vu que je peux être accusé de bien des choses, mais pas de ça. C’est très simplement que je pense que aujourd’hui le Parti Socialiste et le gouvernement vont à l’encontre dans la plupart de leurs décisions et leurs attitudes de ce que je considère être l’intérêt national. Quand ce n’est pas le cas, je le dis, la loi Macron, j’ai dit « ce n’est pas grand chose », mais en tout cas, cela ne va pas en sens contraire de ce que j’imagine bon pour le pays, mais pour le reste, je le dis sur la réforme du collège, je le dis sur l’inaction du gouvernement, devant les causes principales du chômage, c’est le droit des citoyens de dire quand le pouvoir ne va pas dans le bon sens, et je continuerai à le dire. Et donc je ne peux pas, en effet, faire des accords qui seraient ambigus du point de vue de leur interprétation, avec un parti socialiste qui, à mon avis, multiplie les erreurs et les fautes.
 « Si vous ne voulez pas faire l’union volontairement, ce sera sous la contrainte du FN ou du FMI, choisissez ».
Je pense que c’est l’union du pays qu’il faudra faire, c’est l’union nationale sous la contrainte de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ce que j’ai expliqué c’est que les causes de la situation dans laquelle nous sommes sont des causes intérieures. L’endettement du pays, c’est notre choix, le fait que le chômage croisse et augmente c’est notre choix, le fait que l’éducation nationale soit en crise c’est la conséquence de nos choix. Pour apporter des réponses à ces questions, il faudra une politique réformiste, avec un soutien large. Il est impossible de trouver ce soutien large si on refuse de sortir de la logique d’un camp contre l’autre, dans la politique des deux camps. C’est impossible, pour des raisons arithmétiques, toutes simples : imaginez que Nicolas Sarkozy se retrouve à nouveau au pouvoir, il a instantanément contre toute lui toute la gauche réunie, résistante, et l’extrême droite, vous avez une base de soutien à une politique qui serait au maximum de 25 %. Il est impossible de réussir les changements qui s’imposent dans le pays si l’on ne prend pas les décisions nécessaires pour avoir une base plus large, voilà exactement la position qui est la mienne, et ce n’est pas sous la contrainte de qui que ce soit, c’est sous la contrainte de la nécessité du pays.
« Bonjour. Je voulais vous demander, les français ont fait hier l’expérience de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui celle de François Hollande, ils pourraient être tentés demain par le FN, n’est-ce pas le moment pour le MoDem de se préparer pour les prochaines présidentielles. En commençant par proposer un vrai programme et en présentant une équipe ? Parce que en dehors de Marielle de Sarnez, que j’apprécie beaucoup, on ignore qui compose l’équipe du MoDem et pour moi qui suit une électrice du MoDem c’est un peu court ».
Vous avez raison, je voudrais simplement apporter une nuance à ce que vous dites. Je ne crois pas que, aussi justes que soient ces choix, le MoDem tout seul puisse porter la politique nécessaire pour l’avenir du pays, de même que je ne crois pas que l’UMP rebaptisée ou pas puisse porter toute seule la politique nécessaire pour l’avenir du pays. Je pense que ces équipes, on doit les penser beaucoup plus largement, mais il y a un point sur lequel je vous donne mon accord et mon assentiment, c’est que, en effet, le temps vient maintenant de proposer des idées concrètes, un petit nombre d’idées concrètes et nécessaires pour la réponse à la situation. Je veux vous rappeler qu’il y a environ 10 ans, j’ai indiqué sur le problème du travail et du chômage, la forme des contrats innombrables de travail en France, était un frein à l’embauche, et j’avais proposé un contrat de travail unique à droits progressifs. J’ai appris après que c’était la position du grand économiste français, qui vient d’avoir le prix Nobel d’économie, Jean Tirole, je ne le savais pas à l’époque où je l’ai proposé, mais ça me paraissait du bon sens, tant il est évident que la peur de ce qui va suivre empêche l’embauche, rend frileuse les entreprises, voilà une proposition concrète, et on doit en faire autant dans tous les domaines d’actions du pays.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire