Dominique Reynié au second tour bien plus que pour l'honneur

Dominique Reynié, entouré de 2 de ses co-listiers dans l'Hérault: Stéphan Rossignol (maire de La Grande Motte) et Félix Alary Président du Modem 34.

Dominique Reynié au second tour bien plus que pour l'honneur

Dominique Reynié a tenu une conférence de presse ce matin à Montpellier. Arrivé troisième dimanche soir avec ses listes LR-UDI-MoDem-CPNT, le politologue s'est montré particulièrement offensif.

Dominique Reynié gardera sans doute longtemps en mémoire le résultat de dimanche soir : 18,84 %. Pour son baptême devant les électeurs il espérait plus : "Je m'attendais à être deuxième. J'ai été surpris et déçu" avoue t-il. Mais lui qui a depuis longtemps annoncé qu'il ne croyait pas au front républicain et qu'il n'avait aucune intention de se retirer ou de fusionner est reparti rapidement au combat : "J'ai dit à mes colistiers que nous rentrions dans une nouvelle campagne. Nous n'allons pas la mener pour l'honneur ou pour faire bonne figure. Nous allons mener cette campagne pour gagner".

Dimanche soir, il n'a ainsi pas eu à rentrer en conflit avec Nicolas Sarkozy qui ne souhaitait pas son retrait. Cependant, il aura entendu le chant des sirènes venues de Paris comme Jean-Pierre Raffarin. Entendu mais pas écouté : "Se retirer c'est accréditer la thèse du Front National de l'UMPS. C'est y donner une existence (…)Ceux qui demandent ce retrait n'ont plus la compréhension du moment. Quand j'entends leurs revendications, je comprends la situation du pays". Au niveau national, il regrette le retrait des listes PS dans d'autres régions. Au plan local, Dominique Reynié estime que "la stratégie du front républicain évite aux sortants de présenter un bilan et un programme".

Sur ses adversaires, Dominique Reynié n'a pas été tendre : "Je ne fais aucune différence entre Louis Aliot et Carole Delga, ni pour redresser la situation, ni pour la moralité" en complétant par cette formule "Il y a ceux qui veulent tout casser et ceux qui ont tout raté". Le politologue, qui s'est félicité de présenter au second tour la même liste comme un signe de respect envers ses électeurs, a fustigé la fusion des listes de Carole Delga et Gérard Onesta. En se montrant particulièrement critique à l'encontre du leader écologiste qui "foule les engagements de sa charte éthique".

Par moments, Dominique Reynié a semblé réendosser son costume de politologue lorsqu'il détailla l'abstention : "Il y a quelque chose d'élégant dans ce retrait civique. Ces personnes nous disent Je ne vais pas voter car je pourrais faire une bêtise". Ou lorsque, le ton grave, il juge que "Nous sommes en train de préparer sûrement et tranquillement la grande catastrophe". Comprendre l'élection à la Présidence de la République d'un candidat du Front National.

Dimanche, Dominique Reynié devra puiser dans une réserve de voix constituée d'électeurs frontistes "qui ont voulu marquer le coup au premier tour", des abstentionnistes et d'électeurs de listes éliminées. Pour les convaincre, il repart en campagne avec "plus de convictions maintenant qu'avant le premier tour". Vendredi soir, pour un dernier meeting à Toulouse, Dominique Reynié recevra le soutien du président du Sénat, Gérard Larcher.

Cédric Nithard cedricnithard@voussaveztout.com

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