samedi 7 novembre 2015

Le frondeur Reynié ovationné par une salle sarkozyste


Dominique Reynié avec Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting à Béziers, le 8 octobre.
Dominique Reynié avec Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting à Béziers, le 8 octobre.Photo Sylvain Thomas. AFP

Après avoir nettoyé la liste qu'on lui avait imposée, le candidat LR en région Languedoc Midi-Pyrénées a fait un tabac au Conseil national du parti

Contre toute attente, Dominique Reynié s’est bien présenté samedi, à Paris salle de la Mutualité, au Conseil national qui devait officiellement valider les candidatures du Parti Les Républicains (LR) aux élections régionales des 6 et 13 décembre. Il a même réussi l’exploit de se faire applaudir très chaleureusement. Tête de liste en Languedoc Midi-Pyrénées, l’ex-politologue pouvait craindre un accueil au minimum glacial devant cette assemblée ultra-sarkozyste après le crime de lèse-majesté dont il s’est rendu coupable : jeudi dernier, il a déposé en préfecture de Toulouse une liste nettoyée de deux personnalités, à ses yeux et à ceux de nombre de ses colistier, moralement ou pénalement à risques.
Cet affront a bien sûr valu à Reynié quelques réprimandes publiques assez limitées. Très contrarié jeudi dernier, Sarkozy s’est contenté, dans son discours de samedi, de rappeler que les têtes de listes devaient «respecter» les décisions de leur «famille politique».
Pour de nombreux dirigeants de LR, les «fautes politiques» de l’ancien directeur de la Fondapol seraient à mettre au compte l’inexpérience. Reynié vient pourtant de faire la démonstration d’une certaine habileté politique. Avec son opération mains propres dans le département de l’Hérault, il démontre qu’il est loin d’être le novice naïf qu’on veut faire de lui. L’ancien chef de l’Etat semble l’avoir bien compris. «Sarkozy est d’abord un négociateur, il ne se laisse pas enfermer dans une opposition frontale» confie à Libération un député LR, proche de Reynié.
Avec sa prestation de samedi devant le Conseil national de LR, ce dernier a aussi prouvé qu’il ne craignait pas de prendre des risques. Dans la salle de la Mutualité, beaucoup se sont étonnés de le découvrir«si couillu». Et aussi bon orateur, notamment lorsqu’il a invité les militants de LR à proclamer urbi et orbi que «le FN n’est qu’un cartel familial dont le bonheur privé est indexé sur le malheur de notre beau pays».
Candidat d’une région réputée imprenable, Reynié s’est même offert le luxe de se faire ovationner lorsqu’il a promis la victoire, tout en disant sa fierté d’avoir «la confiance» de ce parti qu’il n’a rejoint que depuis six mois. Du grand art.
Alain Auffray 
http://www.liberation.fr/france/2015/11/07/le-frondeur-reynie-ovationne-par-une-salle-sarkozyste_1411995

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